Le sujet de la réassurance des garants financiers du tourisme n'est pas à prendre à la légère. Car c'est de l'avenir des entreprises dont il est question et de la protection des consommateurs - DR : DepositPhotos.com, alphaspirit
Les histoires de garantie financière ne passionnent pas les foules. Celles de réassurance encore moins...
A commencer par les fonctionnaires de la Commission européenne qui tentent, depuis plus d'un an, de savoir si les garants financiers français spécialisés dans le tourisme ont réellement besoin du fameux fonds de garantie des opérateurs de voyages et de séjours (FGOVS), géré par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR).
En haut lieu, on s'interroge. On cherche à savoir si, en 2023, le secteur connaîtra une série de dépôts de bilan suffisamment nombreux pour que soit mis en place la fameuse réassurance publique annoncée depuis 2021 !
Mais pour les principaux garants du secteur, comme pour le Ministère de l’Économie ou la direction générale du Trésor (DGT), difficile de lire aussi clair dans le marc de café !
Même Thierry Millon, le directeur des études du cabinet Altares, grand spécialiste des défaillances d'entreprises, ne peut apporter de réponse certaine sur cette nouvelle année : « Dans un contexte de marasme, de méfiance, d'insatisfaction... il y a un besoin général de se faire plaisir.
Le tourisme est une dépense qui s'arbitre plutôt favorablement dans ce genre d'environnement.
L'industrie sera plus réceptive au contexte international et géopolitique qu'aux difficultés économiques du pays. Le secteur du tourisme devrait mieux s'en sortir que celui du commerce », déclarait-il récemment dans nos colonnes.
A commencer par les fonctionnaires de la Commission européenne qui tentent, depuis plus d'un an, de savoir si les garants financiers français spécialisés dans le tourisme ont réellement besoin du fameux fonds de garantie des opérateurs de voyages et de séjours (FGOVS), géré par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR).
En haut lieu, on s'interroge. On cherche à savoir si, en 2023, le secteur connaîtra une série de dépôts de bilan suffisamment nombreux pour que soit mis en place la fameuse réassurance publique annoncée depuis 2021 !
Mais pour les principaux garants du secteur, comme pour le Ministère de l’Économie ou la direction générale du Trésor (DGT), difficile de lire aussi clair dans le marc de café !
Même Thierry Millon, le directeur des études du cabinet Altares, grand spécialiste des défaillances d'entreprises, ne peut apporter de réponse certaine sur cette nouvelle année : « Dans un contexte de marasme, de méfiance, d'insatisfaction... il y a un besoin général de se faire plaisir.
Le tourisme est une dépense qui s'arbitre plutôt favorablement dans ce genre d'environnement.
L'industrie sera plus réceptive au contexte international et géopolitique qu'aux difficultés économiques du pays. Le secteur du tourisme devrait mieux s'en sortir que celui du commerce », déclarait-il récemment dans nos colonnes.
L'APST durcit le ton
Du côté de l'APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme), le plus important fonds de garantie tourisme français avec environ la moitié des opérateurs du secteur, on tente également de (se) rassurer.
« L'APST va très bien » annonçait il y a un peu moins de deux semaines Mumtaz Teker, son nouveau président, lors des vœux 2023 de l'association à Paris.
Pourtant, avec 22,7 M€ de trésorerie pour commencer 2023, la situation financière reste fragile. Les locaux de l'avenue Carnot ont été vendus, le sinistre Thomas Cook tout juste soldé et deux sinistres moyens viennent impacter le début de mandat de la nouvelle présidence : Geovisions pour environ 1 million d'euros et désormais le Groupe Yam's (Evasion Spirit), pour plus de 3 millions d'euros.
Difficile donc de croire que « tout va bien » au sein de l'APST, mais on pourra souligner la rigueur et la méthode du nouveau président, qui fait preuve de fermeté « face aux charlots de ce métier », comme il l'a lui-même déclaré.
Car c'est bien le conseil d'administration de l'APST qui a décidé de prendre les devants et de radier les entreprises gérées par Serge Raynal.
Depuis le 18 janvier, on notera également la perte de garantie financière d'Evasion et Découverte, le tour-opérateur dirigé par Nicolas d'Hyèvres, encore en activité.
Alors, exit la « République des copains » et ses petits arrangements ? Mais par quoi la remplacera-t-on ? Peut-on envisager un gouvernement à deux têtes : Mumtaz Teker et les producteurs du SETO d'un côté, Laurent Abitbol et les distributeurs de l'autre ?
Une chose est sûre : la communication s'est encore resserrée à l'APST. Mumtaz Teker ne s'en cache pas : rien ne doit filtrer avant que le conseil d'administration ne soit mis au courant.
Même les membres d'honneur, pour beaucoup des ex-présidents de l'APST, ont été remerciés. Les noms des trois représentants au Comité des Risques nommés par l'ancienne présidente Alix Philipon en juin dernier, n'ont pas été divulgués et encore moins ceux du Comité d'éthique...
« L'APST va très bien » annonçait il y a un peu moins de deux semaines Mumtaz Teker, son nouveau président, lors des vœux 2023 de l'association à Paris.
Pourtant, avec 22,7 M€ de trésorerie pour commencer 2023, la situation financière reste fragile. Les locaux de l'avenue Carnot ont été vendus, le sinistre Thomas Cook tout juste soldé et deux sinistres moyens viennent impacter le début de mandat de la nouvelle présidence : Geovisions pour environ 1 million d'euros et désormais le Groupe Yam's (Evasion Spirit), pour plus de 3 millions d'euros.
Difficile donc de croire que « tout va bien » au sein de l'APST, mais on pourra souligner la rigueur et la méthode du nouveau président, qui fait preuve de fermeté « face aux charlots de ce métier », comme il l'a lui-même déclaré.
Car c'est bien le conseil d'administration de l'APST qui a décidé de prendre les devants et de radier les entreprises gérées par Serge Raynal.
Depuis le 18 janvier, on notera également la perte de garantie financière d'Evasion et Découverte, le tour-opérateur dirigé par Nicolas d'Hyèvres, encore en activité.
Alors, exit la « République des copains » et ses petits arrangements ? Mais par quoi la remplacera-t-on ? Peut-on envisager un gouvernement à deux têtes : Mumtaz Teker et les producteurs du SETO d'un côté, Laurent Abitbol et les distributeurs de l'autre ?
Une chose est sûre : la communication s'est encore resserrée à l'APST. Mumtaz Teker ne s'en cache pas : rien ne doit filtrer avant que le conseil d'administration ne soit mis au courant.
Même les membres d'honneur, pour beaucoup des ex-présidents de l'APST, ont été remerciés. Les noms des trois représentants au Comité des Risques nommés par l'ancienne présidente Alix Philipon en juin dernier, n'ont pas été divulgués et encore moins ceux du Comité d'éthique...
Mais que fait la Commission européenne ?
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Toutefois, le prochain cheval de bataille du président sera de se pencher sur la question d'un fonds alimenté par une contribution voyageurs, comme cela se fait déjà aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Irlande...
Serait-ce enfin la martingale qui permettrait au garant financier de s'assurer lui-même quelques réserves... Mais pourra-t-on réellement voir ce projet aboutir en France ?
LIRE AUSSI : Garantie : taxer les voyageurs... la fausse bonne idée de l'APST ?
Les autorités de tutelle ont beaucoup exigé de l'APST ces dernières années mais n'ont pas trop renvoyé l'ascenseur : l'obtention d'un PGE ? Peanuts ! Un réassureur public ? On attend toujours...
Les projets de l'APST ne doivent pas faire oublier les autres fonds de garantie. Atradius, qui ne prend plus de nouveaux clients depuis deux ans, mais aussi Groupama qui pourrait décider d'arrêter de souscrire de nouvelles garanties, faute d'avancées rapides sur la réassurance publique.
LIRE AUSSI : Garantie financière : sans réassurance publique, Groupama pourrait-il se retirer du marché ? 🔑
Passionnant ou non, le sujet n'est donc pas à prendre à la légère car il y va de l'avenir des entreprises du tourisme et de la protection des consommateurs.
Alors que la Commission européenne a autorisé début 2023 une aide de l’État français pour Air Austral à hauteur de 120 M€, on se demande bien ce qui l'empêche de valider ce fonds de réassurance pour la France - qui serait alimenté par une partie des recettes des garants financiers - alors que les réassureurs privés ne veulent plus s'y risquer...
Serait-ce enfin la martingale qui permettrait au garant financier de s'assurer lui-même quelques réserves... Mais pourra-t-on réellement voir ce projet aboutir en France ?
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